Quand la motivation devient une injonction

 

Il y a plusieurs années de cela, j’étais jeune maman depuis 18 mois. 18 mois avec un bébé qui avait des soucis de santé, ça avait été éprouvant moralement et physiquement, je ressentais le besoin de bouger. Je n’ai jamais été une grande sportive mais j’aime bouger. La chose qui me semblait le plus « facile » à faire était d’aller à la piscine, mais je n’étais pas encore à l’aise avec mon corps qui avait changé, la piscine n’était pas forcément le lieu idéal pour me reconnecter à mon corps. 

La salle de gym, je n’aimais pas cela, marcher dans Paris, non  plus. Le fitness entre copines, j’avais essayé mais cela avait été trop cardio et très épuisant pour mon corps encore fatigué.

Blocage et résistance étaient au rendez-vous. L’envie est là, le temps passe et l’envie se transforme en injonction il faut que je bouge.

L’été arriva, la chaleur et les problèmes de circulation avec, ma kiné insistait gentiment pour que j’aille à la piscine. Elle usait de tous les ressorts motivationnels possibles, je les reconnais bien les ayant étudié.

Mais plus elle insistait, moins  j’envisageais d’y aller.

Elle m’expliqua qu’elle y allait deux fois par semaine, elle a deux enfants en bas âge et un job libéral comme moi… comparaison, mésestime de soi … et voilà le cercle vicieux s’enclenchait. 

Et puis j’ai lâché prise, je ne me suis dit que malgré tous les bienfaits que la piscine pouvait avoir, ce n’était pas le moment pour moi de reprendre une activité physique, que c’était ok, que ce n’était pas la course… et puis il a fallu cela pour que quelques semaines après je saisisse mon sac de piscine pour aller nager … et là quel bonheur ! … celui de s’être mise en action, d’y être aller pour soi, pour les bonnes raisons.

Mon histoire de piscine n’est pas passionnante, mais elle me permet de vous montrer les ressorts et la complexité du déclic de la mise en action.

On peut désirer une chose : aller à la piscine ; ne pas être dans les bonnes conditions pour le faire, que le désir devienne une injonction, qu’elle rencontre l’injonction de l’autre et c’est un cercle vicieux qui s’enclenche nourri par la culpabilité.

Pour passer à l’action, nous pensons souvent à l’expression se mettre un bon coup de pied aux fesses, et pourtant s’écouter et lâcher prise permet plus souvent de passer à l’action qu’on ne le pense.

Quand un patient.e vient à son premier rendez-vous, parfois il ou elle me raconte depuis combien de temps il ou elle voulait prendre rendez-vous et qu’il ou elle ne l’a pas fait pour telles raisons, mais qu’il ou elle aurait dû … la culpabilité parle… je dis alors très souvent que c’était le temps qu’il vous fallait pour vous décider, et que c’était juste pour vous d’attendre et que c’est donc parfait que vous veniez maintenant. C’est qu’il y a eu un déclic et une mise en action, que le mouvement est en marche et qu’il ne peut que se passer de belles choses après…

Anahita

 
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